• L'An Pire des Sens

    Pourquoi l'an ... car il y a une année, notre histoire commençait...

    Pourquoi pire... car il est difficile de vivre avec cette mémoire sensorielle.

    Il y a quelques heures à peine je t'écrivais que j'étais sur le point de rencontrer ce dimanche un homme.

    Le pauvre, avec quel handicap part-il dans sa séduction ! Comment va-t-il pouvoir rivaliser avec cette mémoire dont je hais la précision, la précision des gestes, des odeurs, du goût, bref de toi, de ta peau, de ton corps.

    C'est tellement intense malgré ces longs mois d'absence, parfois entrecoupés d'une visite de ta part, mais toujours flous et contrairement aux souvenirs...impalpables.

    A cette mémoire que tu me reproches si souvent !  Je la voudrais tant moindre, peut-être même amnésique.

    Ne plus connaître le goût de tes baisers, le frôlement de tes mains sur ma nuque, l'effleurement de tes doigts sur mon corps, la pose de tes yeux dans les miens, la perdition de ton regard dans mes courbes.

    Oublier l'odeur de ta peau, sa chaleur aussi. Ne plus rien savoir, ne plus avoir aucune image de tes bras sachant totalement m'envelopper, ni celle de nos corps enlacés, étreints, unis ou encore humide et serrer dans ce lit pensant que jamais le temps puorsuivra sa course, que cet amour, personne ne nous le volera.

    Avant toi, j'étais non pas qu'une jeune femme malade, mais une fillette sans enveloppe corporelle.

    Ma maladie n'a jamais été existante avec toi, je n'étais plus une handicapée, et plus une fillette non plus.

    Dès le premier soir tu fis de moi une femme, non pas en m'expliquant que mes précédents amants m'avaient martelée d'appriori mais bien par ta manière de me dessiner.

    Jamais je n'avais encore touché l'Amour jusque là, je n'en avais même pas spécialement envie, et maintenant ça me manque.

    Ton visage, avec ses douces rides me manque, cette barbe de fin de journée qui gratte me manque, tes poils aussi; même si je tenais à les épiler plutôt que dans la salle de bain les ramasser.Oh tant de choses me manquent même ces rondeurs que tu haissais tant. Mais ta maman avait raison : "il est beau son fils".

    Même quand il ronfle, il est beau, même quand il boude il est beau, bref, l'Amour ne rend pas aveugle mais ouvre les yeux, car oui mon chéri, tu es beau.

    Tout autant que tes gestes ne le sont. Je ne parviens à les oublier, tu m'as souvent répété que le temps arrangerait les choses, que j'étais jeune... pourtant crois-moi, rien n'y fait, et certainement pas parceque j'aurais choisi de vivre dans le passé.

    Pas une fois je n'ai ouvert le coffre à "souvenirs", pas une fois je n'ai relu nos livres de courriers. Tu restes, me hantes, me manques.

    Enfin voilà, je voulais que tu saches que involontairement et de manière spontannée tous ces éléments se manifestent et s'entrechoquent. Que j'ai beau essayer d'oublier pour faire le point comme tu dis, j'en suis incapable et cela restera à jamais pour ma part la certitude de mon amour pour toi, et que jamais je n'aurais plus beau souvenir que celui de nos chairs n'en faisant qu'une.

    Je t'aime, reste fière de toi, et te remercie encore de ses sens que tu m'as appris à développer même si souvent en ton absence, je les hais.

    ...


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