Je me rappelle sans difficultés les fantasmes et cauchemars que celui-ci suscita.
C'est dingue les histoires que l'on peut s'inventer, pire croire lorsqu'on a cinq ou six ans !
Je me doute qu'à l'époque actuelle, les craintes infantiles sont tout à fait différentes, mais c'est avec sourire et moquerie que je repense aux miennes.

Le passage de train faisait un boucan dingue et résonnait dans la nuit paisible de notre petite demeure totalement isolée, avec comme seule voisine la forêt.

Ma soeur et moi partagions souvent le même lit, mais rien n'y faisait... j'ignore tout autant où je suis allée chercher l'origine de cette peur !

Et oui, à cet âge-là, je pensais que la forêt était habitée d'un géant aussi grand que n'était le hauteur du pont, et que c'était devant la fenêtre droite de ma chambre qu'il pouvait passer !

Je souris...
Quel agréable souvenir... même si à l'époque, il faisait grincer des dents...
Quelle innocence... le cauchemar était certe là, mais il ne s'agissait nullement de guerres, d'enlèvements, de tortures ni de sang...

Des rêves d'enfants comme ceux issus des contes, maléfique la fée de la belle au bois dormant ou encore le géant sortant avec ses bottes de sept lieues...

Bref, des rêves que les enfants d'aujourd'hui ne connaîtrons certainement pas faisant place aux armes, conflits ou autres crimes de sang et vulgaires ! 

Petite je le nommais ainsi, c'était le viaduc de ma mamy chérie !

Avant de vous expliquer nos aventures magiques au pays des songes, je vais quand même vous en mettre plein la vue avec MON PONT !

Allez, accroché ? Juste deux minutes parmi les adultes pour bien me la jouer puis départ vers mes rêves d'enfants, et mes ballades pas toujours appréciées des parents !

Donc, l'histoire de ce pont est celle qui suit mais gaffe aux kamikazes et autres terroristes, c'est MON PONT même si c'est le plus grand d'Europe, et le plus beau et fort aussi !!!!

1. Info je me la pète, nananana :C'est le plus grand viaduc ferroviaire métallique d'Europe.

 2.Rappel historique

Le viaduc (tout comme l'ensemble de la ligne 24) fut construit entre 1914 et 1916 grâce à de nombreux prisonniers de guerre. C'était d'une importance capitale pour l'industrie Allemande de relier le port d'Anvers à la Prusse sans passer et dépendre du bon vouloir d'un pays non conquis et neutre comme les Pays-Bas. La ligne 24 ainsi que le viaduc furent restitué à la Belgique comme dommage de guerre par les Allemands en 1918. Détruit partiellement à 2 reprises en 1940 par l'armée belge et par l'armée allemande en 1944, il fut chaque fois reconstruit.

Bon, maintenant que vous connaissez l'histoire matérielle de mon pont, on va pouvoir retourner à mes aventures d'enfants